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Aboudramane

Aboudramane est né en 1961 à Abidjan, en Côte-d'Ivoire. Il commence à étudier l'ébénisterie
dès l'âge de quinze ans. Toute la première partie de sa vie se déroule au sein de sa
famille, dans une atmosphère très chaleureuse, où la figure de la mère joue un grand
rôle. Quand il émigre en France en 1984, Aboudramane éprouve d'abord une profonde
nostalgie pour son pays et pour l'environnement familial qu'il a quittés. Puis il entreprend
d'explorer de nouvelles pistes.

 

A son arrivée à Paris en 1988, il commence l'apprentissage de la sculpture et découvre
progressivement Tinguely, Cornell, Calder... La rencontre décisive avec un artiste suédois
le conduit un jour à réaliser sa première maquette. Il y met à l'intérieur de petits objets
personnels, de minuscules souvenirs porteurs des mémoires de l'enfance, des «trésors»
dont la valeur tient à la force de l'aô€ˆžfection qu'il porte à ceux dont l'objet rappelle la
présence. C'est le début d'une longue série d'oeuvres,intitulée «sculpture-mémoire»,grâce à laquelle l'artiste parvient à surmonter et à sublimer le regret de n'avoir finalement
passé que peu d'années avec ses parents.

 

Les lieux imaginaires qu'il recrée alors, les mondes miniatures qu'il recompose de ses mains, deviennent des temples en réduction, le refuge de tous les spleens et le témoignage d'une Afrique en train de disparaître.
 

Dès 1990, Aboudramane commencera à exposer à Paris, et son travail intéresse rapidement
les amateurs. Il est remarqué par Andrée Putman et participe à de nombreuses expositions à New York, Bruxelles, Amsterdam, Munich, Berlin, Stuttgart…

 

L'abstraction apparente de ces sculptures ne doit néanmoins pas faire oublier leur contenu symbolique. Les formes suggérant des espaces intimes, le jeu des pleins et des vides, le caractère curvilinéaire des lignes, peuvent être considérés comme de véritables «représentations» féminines.
 

L'une des dernières œuvres d'Aboudramane, Merci Fanta, est une sculpture dans laquelle
deux grandes lames courbes et un cercle suggèrent les seins et le ventre d'une femme tandis qu'un petit pot de ô€ˆ leurs vide évoque à la fois la possibilité de donner la vie et le drame du temps qui passe. C'est un hommage direct au souvenir de sa mère, mais c'est aussi un témoignage de sa maturité d'expression.

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